Du cannabis Indica et Sativa pousse depuis des millénaires à l’état sauvage dans toutes les régions montagneuses du nord du pays, comme dans les régions tropicales du sud. Notamment dans la fameuse Vallée de Parvati, dans le Kashmir, et sur l’ensemble de la région Himachal Pradesh. Plus on va monter en altitude et plus les plantes auront les spécificités de l’Indica, feuilles plus larges et bud plus trapus, et à l’inverse plus on va descendre au sud et plus les plantes seront typées Sativa. Les différents types de climats du pays (de la haute montagne en passant par les tropiques) et ses nombreuses frontières avec des pays ou le cannabis poussent aussi à l’état sauvage, font que l’on va trouver un grand nombres de « landraces » (variétés du pays, variétés locales) différentes à travers tout le territoire. Un même champ de cannabis indien peut compter une multitudes de variétés.
Bien que réprimé depuis le début des années 80, le cannabis est encore très solidement ancré dans la culture indienne : Il existe encore de nombreux rites religieux bouddhiques ou l’on consomme le cannabis en le fumant dans un Chilum ou en le buvant sous la forme d’une boisson appelée Bhang (भाँग), pour atteindre l’état de conscience nécessaire au bon déroulement du culte. Au delà des rites religieux, le cannabis médical et récréatif est aussi une vieille tradition chez les indiens, et elle reste encore très présente chez la plupart des hommes.
L’inde, un pays mondialement reconnu pour son Charas
Le charas indien est un hash très différent de ceux que l’on trouve au Maroc, au Liban, ou bien encore en Afghanistan ou au Pakistan. Celui ci est produit plus « simplement », en frottant avec ses mains des fleurs fraichement coupées sur des plantes femelles encore en terre (bien que l’on puisse aussi frotter les têtes à même la plante en terre, pour des raisons pratique et d’organisation, le plus souvent on coupe les fleurs avant de les frotter pour en obtenir le charas). Dans les familles de cultivateurs de cannabis, tout le monde est initié et participe à la fabrication du Charas dès le plus jeune age. L’Inde est surement le seul pays au monde à avoir une production de ce type de hasch à une échelle réellement industrielle. L’unité de référence est le Tola (11.6 grammes). Il est vendu sous la forme d’une boule, d’une petite galette ronde ou d’un petit boudin (fingers), le prix varie du simple au triple suivant la finesse du travail et donc du hash.
La crème de la crème !
Une des variantes du charas s’appel la crême (Cream), on procède toujours par friction sur les sommités fleuries, à la nuance près que l’ on va prendre soin de bien manucurer les têtes, et que l’on va exercer une pression minimal sur celle-ci, afin de recueillir le moins d’éléments végétaux « indésirables » autres les « trichomes résineux ». Une technique plus lente, mais ou l’on obtient un hash plus fin et plus fort.
Le plus connu est sans nul doute le Malana Cream, un hash produit dans le village de Malana, ou bien encore le Rasol Cream, les Tosh balls ect ect.
Même si le Charas est le plus connu et le plus produit des hash indiens, au Kashmir on trouve aussi du pollen
Le pollen (appelé garda dans ces régions) est obtenue en battant des plantes sèches au dessus d’un tamis. Certains consommateurs transformerons leur pollen en charas, en le compressant et en le brulant à l’intérieur d’une feuille de maïs. La combustion et la force exercée lors du pliage pour le compresser lui donne une forme en tir bouchon et lui laisse souvent des résidus apparents.
Le Jungli Charas
Produit comme le charas, à une nuance près, il est issue du frottage de plantes sauvages des montagnes et non pas d’un champ cultivé. Il est assez grossier et on trouve très souvent des graines à l’intérieur.
Le black Bombay
La légende du black bombay des années 70, qui serait coupé à l’opium perdure, c’était en tout cas un hash très noir et très fort.
En plus du Bhang et du charas, les indiens consomment aussi de la weed à l’état brut ( appelée ganja en Inde).
Dans le nord est à Manipuri, une technique de préparation particulière est utilisée : Avant que le séchage ne soit totalement fini, les têtes sont manucurées puis stockées ensemble quelques jours, serrées comme des sardines afin qu’elles commencent à légèrement fermenter. Plus généralement en Inde si les plantes sont séchées, c’est au soleil pour ensuite être consommées ou tamisées.
Liste (non exhaustive) de « landraces » que l’on pourra rencontrer dans les champs de cannabis indiens :
– Indian Mumbaï Mithai sativa
– Kerala sativa
– Gungeon indian
– Mysore Indian
– Indian Gangotri, Sativa
– Indian Ganja, South India
– Indian Manali, Sativa North Indian
– Indian Hymashall Pradesh, Sativa
– Bangladesh sativa
– Nepal Highland
– Nepalese indica
– Malana Shepperd sativa
– Sri Lanka sativa
– Gungeon indian
– Mysore Indian
– Afghani Kush Indica
– Afghani Mazar I shariff indica
– Burmese Sativa Highland Burma
– Pakistani Chitral Indica, Hindu Kush
– Pakistan Hunza indica
– Pakistan Purple Yarkhun indica
– Pakistan Tirah, Indica
– Pakistan Laspur Gold indica
Bonus les photos de Sam The Skunkman en Inde :
Des photos qui montrent les bureaux et le hangar du département d’état du West Bengal en charge de la ganja en 1981 avant la prohibition. 5 tonnes d’herbe récoltée à Bihar et vendue au gouvernement du West Bengal y sont stockés. Il fournira avec tous les points de ventes légaux des environs. En 1981, rien qu’à Calcutta on dénombrait une bonne centaine de ces boutiques légales. Le prix de revente au détails était de 0.10 $ le gramme. Le gouvernement revendait moins de 50$ le kilo au commerçants, et l’achetait au cultivateurs moins de 10$ le kilo. Les particuliers ne sont autorisé à detenir que 50 grammes maximum de « ganja d’état ». En 1981 à Calcutta, la Ganja était légale, le Bhang (la boisson) et l’opium aussi, mais pas le Haschich.
Un ancrage culturel si profond que l’état organisait lui même le monopole et la taxation du cannabis et de ses produits dérivés.
Les photos d’un de ces Ganja & Bhang shop de l’époque :
Crédit photos et infos : Sam_Skunkman
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