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Le Maroc Va t il Légaliser Le cannabis ?

C’est la question que viennent de mettre sur le tapis deux partis politiques Marocains : l’Istiqlal et le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM). La culture de cannabis est proscrite dans le royaume, mais un décret royal de 1917 (un dahir) l’autorise/la tolère dans la région spécifique des montagnes du Rif, Ketama-Issaguen, historiquement peuplée par les berbères.

Les deux formations politiques appuyées par les 48 000 cultivateurs de la région du Rif ont déposées un projet de loi pour la légalisation du cannabis thérapeutique et l’amnistie de tous les habitants du Rif. Ils  proposent que la culture du cannabis soit limitée à ces cinq régions : Al Hoceima, Chefchaouen, Ouazzane, Tétouan et Taounate, ou l’état contrôlerait l’exploitation et la commercialisation.

La région du Rif est une région rebelle de longue date, même à l’occasion de l’indépendance du Maroc en 1956, le Roi Mohammed V n’a pas réussi à faire stopper la production de kif tant la grogne des habitants du Rif fut grande. Aujourd’hui la communauté rurale tire la plupart de ses subsides via la culture du cannabis, alors même que celle ci n’a pas de réel statut, pas vraiment légale, mais pas vraiment illégale non plus …

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Stratégiquement il semblerait qu’ils aient mis la charrue avant les bœufs pour des raisons clientélistes et électoralistes (le Rif compte plus d’ un million d’électeurs). Leur empressement provoque un tollé au seins des autres partis politiques du Royaume. Le manque de préparation des lois laisse présager l’effet inverse à celui  escompté, repoussant encore de plusieurs années un débat qui a pourtant toute sa place actuellement. Mais faute d’experts et de soutiens sur des sujets pointus liés à la santé publique et à l’économie, les lois ont très peu de chances d’aboutir et de trouver l’écho qu’elles mérites pourtant.

C’est plus de 90 000 familles qui sont directement concernées, le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis avec un total de 30 000 tonnes par an loin devant le Mexique et ses 12 000 tonnes.

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« Nous devons sortir les petits cultivateurs du trafic et des chiffres de la drogue et nous attaquer à ceux qui maîtrisent le trafic », explique Chakib Al Khayari, figure de proue du combat associatif pour la légalisation du cannabis et président de l’Association Rif des droits humains (ARDH).

Pour Chakib Al Khayari : « C’est une bonne chose que les parlementaires s’emparent du débat sur la légalisation du cannabis, mais les projets de loi ont été déposés dans la précipitation. Il y a de nombreux points qui ne sont pas abordés. Le sujet mérite un débat national sur plusieurs années, avec la participation des associations et des cultivateurs, mais aussi celle d’experts, de médecins, d’économistes, de juristes ».

Pour Abdellah Bouanou, député du Parti de la justice et du développement, le parti islamiste au pouvoir : « C’est une surenchère électorale inacceptable. »

(source)

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